Qu’on se le dise, je voue une passion inassumée pour les émissions de télé culinaire. Ouais, en d’autres mots, tout ce qui me ramène de près ou de loin à la “bouffe” est mon obsession. Et il est présentement seize heures et trois petites minutes lorsque j’écris ceci. Et qu’est-ce qu’on fait à seize heures ? Bah on goûte. Alors avant d’aller me ruer sur mes gâteaux sans gluten et mon YOGITEA, j’ai quelque chose de succulent à vous raconter…
Vous savez à quel point je déteste les gens qui ont des concepts pré établis, qui ont des idées toutes faites, qui considèrent que la vie c’est : « marches droit et avances ». Bon. Eh bien je crois surtout que le challenge, le changement, c’est bel et bien ça qui permet d’évoluer. Qui n’a jamais rêvé de tout quitter, ne serait que pour s’écouter un peu?
En passant, j’dois vous avouer que j’ai eu une bonne note au bac en philo (minute « j’me la raconte ») aussi j’aurais pu déblatérer sur le sujet pendant vingt plombes, mais j’ai plutôt envie de vous présenter LA personne qui m’a amenée à vous parler de tout ça.
Je ne l’avais jamais rencontré avant ce midi là, nous avions simplement échangé comme deux inconnus via les réseaux sociaux, en likant deux trois pages sympas et s’envoyant des émoticônes . J’avais apprécié son approche et sa vision des choses, déjà. Alors quand j’ai aperçu LE personnage, j’ai d’abord rougit un peu, et puis je me suis laissée porter. Si je vous dis … « Un ingénieur en automobile devient cuisinier de renom » C’est crédible ça ? Ou c’est trop osé ? (ça pourrait faire une belle UNE dans J’AIMEMANGER.COM d’ailleurs, non ?!)
Simon a changé de vie. Oui. Il a réussi. Simon, c’est un candidat audacieux qui a tenté Master Chef il y a quelques années, et qui s’est révélé. Simon est accessible, simple, et paraît si sensible. Et c’est grâce à lui et sa prédisposition à la réussite, que j’ai pu tester l’un des meilleurs restaurants de notre chère ville rose.
Parce-qu’au delà d’avoir créé « SOLIDES », ce jeune prodige a su réinventer une cuisine de terroir sans chichis.COURT, SIMPLE, EFFICACE, ET DE QUALITÉ : Sélectionner des produits dans la matinée, les façonner, puis les servir. C’est son credo.
Au menu, vous ne pourrez donc pas choisir, et il tient LÀ tout le concept.
Ici, c’est la nature qui décide, c’est la saison qui dirige : « Surprise », c’est le nom de la formule. À 20 euros le midi, vous pourrez seulement vous prononcer sur : poisson, viande, ou abats. (dancing Queen dans ma tête à ce moment précis)Après deux trois questions sur vos goûts et vos allergies alimentaires, c’est parti pour la phase de dégustation. Voici ce que nous avons découvert ce jour là (oui, je dis « nous », j’y avais convié un ex sympa)
- Gâteau de foie blond, sabayon à l’encre et purée de cresson
- Têtes de cochon et huître, ravioles d’huîtres, chou fleur torréfié, kimchi et romanesco
- Langoustines panées à la couenne de cochon soufflée, poireaux vinaigrette, graine de chanvre et bisque.
- Lieu en feuille d’épinard, risotto crémeux au safran et beurre bergamote
- Filet mignon de cochon Capelain contisé à la poire Nashi en feuille nori, salsifis, champignons blanc dans son jus poire betterave
- Pré dessert : Dacquoise et fruit exotique, coque chocolat blanc et sorbet litchi
Simon change quotidiennement sa carte, et fait son marché pour dégourdir vos papilles : Salin, Victor-Hugo, et leurs petits producteurs régionaux. J’aimerais vraiment insister sur la qualité du travail effectué, qui passe certes par la fraîcheur des produits (me diriez-vous), mais aussi l’imagination et le talent.
Quel Bonheur d’aller déjeuner sans pression, sans attente. Découvrir que la passion du chef se lit dans ton assiette, c’est ça la réussite. Les plats sont goûteux, équilibrés, aux cuissons parfaites et maîtrisées. Simon et toute son équipe détiennent le secret pour des combinaisons originales. Certaines textures sont très particulières mais ne jurent pas, car les alliances et associations sont bien pensées, et inattendues.Lors de la dégustation, après le 3 ème plat, je pensais ne jamais pouvoir continuer. ERREUR ! Les portions sont dosées, homogènes et généreuses. Tout est particulièrement savoureux et raffiné. Rajoutez à cela un lieu très convivial, une présentation exceptionnelle, sobre et efficace, et vous pouvez lire ici la définition du bonheur.
Si j’ai accepté cette invitation, c’est avant tout pour cette histoire de vie, ce côté humain. Simon est un artiste, j’ai pris beaucoup de plaisir à l’écouter ce jour là. Sa cuisine est inventive, et son talent sans limite. De l’âme dans l’assiette, et du cœur à l’ouvrage. Il prépare à trois mètres de nous ses trésors, il gère le stress, la chaleur du feu et les commis qui doivent s’activer. La salle est bondée mais la plénitude règne. Le service est décontracté, tout en Simplicité & Gentillesse. La salle est magnifique, on peut d’ailleurs apercevoir la cave à vin (dans l’entrée, sous ce sol vitré).
Petit bémol (et c’est bien le seul) : Évidemment, cela va de soit, le restaurant était complet ce qui a engendré un environnement légèrement bruyant. C’est le seul point qui gagnerait à être amélioré.
Ai-je réellement besoin de vous notifier que Simon a reçu le trophée « jeune talent » Gault & Millau en 2013 avec deux toques ? Je ne pense pas. Cette aventure allait clairement au delà des limites de ma résistance à la nourriture de qualité .
Plus Solides que jamais, coup de cœur interplanétaire.
PS : Vous connaissez mes principes : mieux vaut un qui sait que cent qui cherchent. Alors, on réserve à l’avance pour être sûr de déguster des plats sans avoir à tourner quarante minutes dans la ville, à pieds, talons aiguilles à la main, telle une Bridget Jones déprimée et décoiffée par le vent avec son mec, qui, une fois saoulé, optera pour un Mac Do devant Kaamelott.
Restaurant SOLIDES
38, rue des polinaires
31000 Toulouse
Ouvert midi et soir du lundi au vendredi
05 61 53 32 88 / Réservation conseillée
